"Va-t-on, une fois de plus, répondre par la peur et le renoncement à un système qui, depuis longtemps, nous enjoint à avoir peur et à renoncer ? La manifestation s’est vidée ces dix dernières années. On ne veut plus être assimilés aux « gueulards du fond de la fosse », les Français sont des râleurs, les cégétistes et autres cocos sont encore bloqués dans les 80’s, bah, bouh, beurk. Autant de justifications que l’on s’applique comme une baume sur sa mauvaise conscience ou sur les yeux des autres. Si la mort d’un type devait mobiliser plus de doute cartésien que de soutien, banco, dirais-je, pour tous ceux qui instillent le calme politique.
Va-t-on tout bonnement accepter leur propagande, leur argumentaire ? Ils parlent d’attaques dirigées contre les gendarmes. Or, les armes maniées ne sont sensiblement pas les mêmes, les équipements ne jouent pas dans la même cour. Les uns se font matraquer la gueule depuis des semaines, les autres se font secouer en retour, mais c’est leur boulot. Ils sont formés, équipés, armés, relayés régulièrement. Finalement, les uns résistent, les autres répriment : il y a un rapport de domination qu’il n’est pas possible d’inverser par un simple communiqué de presse."
"Ne rien dire, c’est laisser faire. Ne pas prendre position, c’est déjà prendre position."
(via Scar)