Putain, MERCI !
J'étais en train d'écrire un pavé aussi, de m'énerver tout seul... Je prends une pause RSS et je vois ça. Bah voilà, tout est dit (enfin, presque, et il y a des trucs sur lesquels je suis pas 100% d'accord mais le gros du travail est largement dégrossi).
Je voudrais juste rajouter que les mouvements féministes "salauds d'hommes on va vous faire la peau", s'ils existent, sont plus que minoritaires ; les prendre comme exemple pour faire croire qu'il s'agit "du féminisme" est d'une malhonnêteté intellectuelle absolue, et sert de terreau aux masculinistes (vous savez, ces espèces de suprématistes masculins pour qui réclamer l'égalité ce serait leur être supérieur et vouloir les émasculer) (bizarrement en général proches des mouvements identitaires, coïncidence ?) (oh, et l'auteur de ce torchon est fier de dédicacer à côté de Dieudonné, coïncidence ?).
Cette BD est à gerber, elle est le parfait exemple du mec ne voulant pas remettre en question sa domination, qui refuse de voir l'évidence, qui mansplaine à tour de bras, qui juge tout ce qui bouge de manière la plus dégueulasse qui soit, entérinant par là même le harcèlement dont sont victimes les femmes : il n'y a qu'à lire le passage "Hé Alexis, pourquoi ce genre de casse-couilles est toujours hystérique, végétalienne et super laide" ? Ça va le machisme over 9000 dans ce passage ? C'est censé être drôle ? SÉRIEUSEMENT ?
Pour Joueur du Grenier, j'ai tiqué aussi sur l'épisode. JdG n'est pas connu pour être foncièrement féministe. Mais il existe déjà, de base, une énorme différence entre faire une blague entre potes sur le viol (ce qui n'est pas plus drôle ni moins grave pour autant, mais qui relève du privé avec des gens qu'on est censé connaître) et diffuser ladite blague au public, public qui peut se révéler être directement touché par des actes aussi graves qu'un viol.
Vous viendrait-il à l'esprit de rire de viol face à une victime de viol ? Certes non. Or, lorsqu'on s'adresse à un public, par essence inconnu, il faut partir du principe qu'il y aura des victimes de viol dedans. Soit on a les qualités littéraires pour pouvoir en rire de manière à rire du violeur (ce qui n'est pas donné à tout le monde) et dans ce cas ça peut passer, soit on ne les a pas et donc on ferme sa gueule. JdG ne les a pas. Il est nécessaire de le relever, de lui faire savoir, afin que cela ne se reproduise pas. Mais d'autres ont bien mieux expliqué ça que moi.
Oh, et ne me sortez pas la phrase de Desproges "on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde". J'en avais déjà parlé ici (ah bah tiens ! à propos d'un article de Ploum justement ! Coïncidence ?) : http://www.mypersonnaldata.eu/shaarli/?wE47nw
Ah oui, et la fameuse phrase "pas tous les hommes" à propos du projet crocodile... Il est reproché que l'auteure dessine tous les hommes en crocodiles... Peut-être que parce que laisser faire, c'est être complice, non ? Que la neutralité face à un acte d'oppression, c'est prendre partie pour l'oppresseur et non l'opprimé⋅e ?