L'enthousiasme, l'enthousiasme...
Avancer ou se résigner. Je ne suis pas encore prêt pour la seconde solution :p
Et surtout, si l'Histoire montre en effet qu'on s'engage dans une voie qui ne connaîtra qu'une résolution (temporaire) violente, il y a tout de même des raisons d'espérer, et il y aura de grands événements sur lesquels capitaliser (au bon sens du terme cette fois-ci :p) et qui pourront, peut-être, modifier les choses.
Car il existe de grandes inconnues. Internet, pour commencer, qui est un outil formidable, résiliant par nature et quasiment indestructible. Les efforts pour "civiliser Internet", et les échecs qui suivent ces tentatives, sont d'ailleurs bien la preuve que l'outil n'est pas encore soumis et que c'est un danger pour le système en place (faudrait-il "civiliser la télévision", elle qui est tant acquise aux desiderata du gouvernement et des grands patrons ?). Encore faut-il, pour cela, savoir s'en servir et, surtout, avoir la conscience politique nécessaire au bon usage de cet outil dans un cadre militant.
Et surtout, puisqu'on est en train de rééditer la pente glissante des années 30, on devrait, paradoxalement, connaître de bons moments. Après les déceptions occasionnées par la gauche en 1924 (victoire de la SFIO, futur PS, aux législatives) et 1932 (de même, le 8 Mai, ironiquement), le mouvement syndical était moribond. VRAIMENT moribond hein, il n'y avait plus de grève d'ampleur, les syndicats de collaboration de classe avaient plutôt le vent en poupe, etc. 1936 est une surprise pour tout le monde, et naît de quelque chose de banal pour l'époque : le licenciement de 2 syndiquées et du lockout qui a suivi (le lockout consistant à fermer l'entreprise dans le cas où tout le personnel ne fait pas grève, contribuant ainsi à monter les non-grévistes contre les grévistes, pratique interdite mais pas rare à l'époque). Les grévistes vont alors faire quelque chose d'inédit pour l'époque : occuper leurs lieux de travail pour empêcher le patron de faire appel à du personnel de remplacement.
Donc d'un épisode moribond socialement est né un grand mouvement, qui a acquis de grandes choses : 40h de travail hebdomadaire, 15 jours de congés payés. Malgré la contre-offensive violente du patronat, qui occasionna la démission de Léon Blum quelques mois plus tard, personne ne pense aujourd'hui revenir dessus. C'est une avancée, une victoire qui a tenu.
Enfin bref. Ouais, je sais pas comment tout ça va se goupiller. Mais il y a quand même des raisons d'espérer :)