Pas de culture politique, l'idée de "ne pas faire de politique", de "regarder les idées, pas qui les propose", l'idée d'une "véritable démocratie" essentialisée (alors que, si, la Ve République est une démocratie, même si elle est pourrie), on garde l'esprit de "présidentialisation", et, évidemment, dès les premières propositions ont y voit des bons vieux relents fafs et pas la peine de penser à féminiser le bordel hein, et le tout avec l'idée que "on repart de zéro pour éviter les erreurs passées"...
On ne se coupe pas de son passé, en tant que nation, même si on n'y a pas pris part. La France ne s'est pas construite sur rien.
Ou alors, si, coupons nous de notre passé, et remboursons, avec les intérêts, ce que nous avons pris aux autres peuples, dédommageons les familles que nous avons déchiré, rendons les ressources que nous avons volé, détruisons les ports que nous avons construit grâce et pour l'esclavage, rasons les propriétés élevées grâce à l'argent de l'exploitation, aux guerres iniques, etc.
Parce que c'est ça, se couper de son passé, en tant que nation. On peut toujours se la jouer à la Napoléon et déclarer la paix au monde, mais ça ne marche pas comme ça.
Je suis ce mouvement d'un œil depuis que Korben a lancé l'idée.
Ce mouvement spontané est peut-être joli et plein de bonnes intentions. Mais il réfute toute culture politique, toute culture historique, se revendique apolitique (et est donc une cible de choix pour les fafs), et pour le peu qui fait référence à des théories vaguement en rapport (communisme/marxisme/anarchisme) c'est tout simplement à côté de la plaque. Dans tout ce qui est écrit, ça sent principalement la plume du dominant.
Donc en effet, ça n'ira pas loin. On ne reboot pas une nation, on repart encore moins de zéro dans une société si on ne se réinterroge pas soi-même de zéro sur ce qu'on a pris de la société qu'on veut rebooter.
À voir ce que ça donne une fois l'effet d'annonce et l'agitation excentrique autour de cette idée retombées, mais ça a la même odeur que tout le reste de ces initiatives "apolitiques" qui prétendent refondre la société : ça pue pour les actuel⋅le⋅s dominé⋅e⋅s.