La gêne provient du fait qu'on nous apprend, depuis tout petit, qu'on est responsable sur la route. Ça ne veut pas dire que tout le monde AGIT de manière responsable vis à vis du bien commun, mais qu'on est formé à être responsable de nos actes sur la route, qu'on a un pouvoir en cas d'accident, et que, quelque part, notre "destin" sur la route est entre nos mains.
On se dit que, en cas d'accident, on aura le contrôle, on pourra potentiellement l'éviter, on pourra agir et prendre la bonne décision qui sauvera nos vies.
La voiture, c'est l'individualité, il n'y a pas de projection de la responsabilité sur une autre personne comme c'est le cas dans les transports en commun. C'est d'ailleurs pour ça que l'automatisation des transports en commun ne pose pas de gêne particulière : on est déjà habitué à "déléguer" la responsabilité. Que ce soit à un humain ou à une machine, la différence importe peu, on a même tendance à être plus rassuré si c'est une machine.
Le fait d'automatiser la route, c'est un changement de paradigme. Le fait d'en être gêné est naturel, mais pas rationnel, comme ces chiffres le prouvent. La seule différence, c'est qu'on peut être victime d'une erreur dont on n'a pas la maîtrise, contrairement au côté rassurant de se dire "si je ne conduis pas fatigué, en état d'ivresse et que je respecte le code de la route, tout ira bien". Ce qui est un faux sentiment de sécurité, car on n'est pas responsable de tous les accidents, et les réflexes d'une machine sont bien plus rapides que ceux d'un humain.