Ce message s'adresse essentiellement aux patriotes de pacotille (pléonasme) et aux encenseurs des forces de l'ordre, en particulier "de gauche".

Pour que la démonstration marche sur vous, il faut que vous fassiez partie des 85% des français⋅es qui pensent que les personnalités politiques sont pourries. Attention, il s'agit d'un retournement d'argumentaire, et non d'une argumentation sur le fond. Cela signifie que je ne suis pas pas forcément d'accord avec le raisonnement en lui-même, mais qu'il est souvent tenu, semble raisonnable, pertinent et vrai à beaucoup de monde. Maintenant que le contexte est posé, commençons.

Pour vous, c'est une évidence, les hommes ou femmes politiques sont pourries. Il n'y en a pas un⋅e pour rattraper l'autre, ils font du mal à la société, tous autant qu'iels sont. Ça pompe dans les caisses, c'est complice des merdes, ça trempe plus ou moins dans toutes les magouilles, bref, tou⋅te⋅s pourri⋅e⋅s, de l'extrême-gauche à l'extrême-droite, en passant par le centre, au fond, pas de différence, il s'agit de la lie de la société, les personnes qui font du mal à tout le monde, mais protégées par le système. Bref, vous avez vos raisons, qu'on va considérer comme valables, puisque de toute façon, à vous elles vous semblent valables et c'est ça qui compte ici.

Puis un politique, disons Gérald Darmanin, au pif, fait un acte considéré comme héroïque et meurt (parce que les héros ont ça de particulier qu'ils doivent mourir pour être immortels). Acclamations, hommages, et tout le toutim.

Bon. Bon, il a quand même gardé le silence sur les magouilles de ses potes députés et ministres, mais il est mort en héros, tout ça tout ça.

Et maintenant la question : en quoi la mort héroïque de Gérald Darmanin changerait votre point de vue sur les politiques en général ?

Je vous laisse quelques secondes pour réfléchir mais en gros, si vous avez un minimum d'honnêteté intellectuelle, la réponse devrait être "bah, en rien" (sinon c'est que vous ne correspondez pas au contexte posé ci-dessus :p).

Bah c'est exactement pareil pour les forces de l'ordre. Remplacez dans mon énoncé "politiques" par "forces de l'ordre" (avec les ajustements syntaxiques nécessaires), "extrême-droite" par "BAC", "extrême-gauche" par "CRS", "centre" par "gendarmerie", et vous devriez comprendre en quoi la mort d'un gendarme, même de manière décrétée comme héroïque, ne change rien à la donne. L'exception dans un système ne change rien au système.

Ce titre. Ce headshot. GG.

(via Robert)

Apologie : discours ou écrit ayant pour but la défense de quelqu'un ou la justification d'une action, d'un ouvrage, d'une doctrine.

Propos tenus : "Ben quoi, ça vous choque un assassin qui se fait tuer par un terroriste ? Pas moi, j'ai zéro compassion pour lui, il y a quand même une justice."

Où est la défense ou la justification de l'action ?

À moins que se réjouir de la mort d'une personne soit devenu autre chose qu'une contravention à la bienséance ?

Quoi qu'il en soit "La visiblement on est clairement dans l'apologie du terrorisme" => non, pas visiblement et pas clairement. Je serai même enclin à penser que pas du tout en fait. C'est de mauvais goût, sans doute, mais si on ne punie pas les blagues racistes, sexistes et homophobes, alors que pour le coup c'est bien encadré par la loi, il n'y a aucune raison de punir le mauvais goût.