Heu... Je... Huhu... Et bien... Hehe... Hum. Alors heu... Oui. Bon. Et donc heu... Huhu. se gratte la tête de manière gênée
Comment tu veux que je réponde à ça ? XD
Bah, puisqu'on parle de moi, autant expliquer le contexte plutôt que de faire un bête "merci". Double vé double vé double vé point mavieestformidable point com ouais !
Faut savoir que je suis aussi très bourru dans la vie physique ^^
C'est pas forcément une position confortable (surtout quand c'est dans la famille) mais malheureusement je ne sais pas trop faire autrement, quand j'ai quelque chose à dire je le dis. Alors, en vrai, j'ai un peu appris à me retenir, pas bien longtemps mais c'est quand même un progrès ^^.
Après, j'ai un bagage politique, une grille de lecture et d'analyse qui est effectivement très différente de ce qu'on trouve un peu partout. L'analyse marxiste se perd, c'est un fait. Pas que je sois un excellent marxiste hein, mais il se trouve que la meilleure analyse proposée pour décrypter la société actuelle, je trouve, a été éditée en 1867. Ça fait presque 150 ans, et, moyennant quelques actualisations d'ordre purement technique, ça reste très vrai. Trop vrai.
De là découle autre chose qui se perd : la solidarité. Notamment la solidarité avec des personnes qui sont dans des conditions bien moins confortables que la mienne. Parce que je suis un privilégié hein, il faut le dire. De naissance, car même si je suis né d'une famille ouvrière je suis un mâle blanc cisgenre construit en tant qu'hétéro. Et de position sociale vu que j'occupe la classe "supérieure" à celle de mes parents (je gagne en début de carrière presque l'équivalent des salaires combinés de mon père et ma mère en fin de carrière, pour donner une idée). (j'avais un grand-père anarchiste aussi, pour l'histoire ^^)
La solidarité, quelque part, elle découle de ça. Les personnes de conditions "bien moins confortables", je les ai connues, je les connais, je les fréquente. J'habite là où on veut les parquer, dans les "milieux défavorisés", la "banlieue sensible". Quelque part, ça m'empêche de regarder ça de haut, de manière distante, de tomber dans les "yakafokon", parce que j'ai encore un pied dedans. Même si ça n'est pas un argument recevable (je ne l'utilise d'ailleurs jamais), ça permet de ne pas oublier et de toujours se dire "bon, concrètement, pour lui, pour elle, ça va donner quoi ?".
Ça me fout toujours en vrac de voir comment on parle de "travailler plus pour gagner plus" lorsque je croise le soir après une soirée "after work" le type que j'avais vu prendre le bus le matin avec moi et qui revient du boulot à plus de 23h, qui reprendra le bus à 8h le lendemain et qui sera à 10 centimes près lors de ses courses au Franprix.
De même lorsqu'une femme me racontait, pendant la grève des bus chez moi et qu'on l'avait prise en stop, son calvaire pour obtenir des papiers alors que tout était en principe en règle, qu'elle travaillait et qu'elle se rendait à l'autre bout de Paris, à plus de 2h de trajet.
À chaque fois qu'on accuse les chômeurs, les grévistes, les étrangers, les SDF, etc. ça me prend aux tripes, du coup je peux pas trop fermer ma gueule. J'ai à chaque fois envie de hurler "mais putain, c'est pas EUX le problème", mais les médias gueulent plus fort que moi. Du coup, ça force à avoir un démarche construite et argumentative, qui ne se repose pas sur l'hypothèse que l'interlocuteur sait de quoi on parle. Parce que ce qu'il sait, c'est ce que dit TF1, France 2, BFN TV. Alors j'explique, à mon échelle, comment je vois, comprends et décrypte le monde. Et Internet a ça de magique qu'il le permet à assez peu de frais et de manière plutôt pérenne.
Et puis bon, si je "gueule", c'est pas que pour ça. Je pense profondément qu'un débat ne doit pas se faire dans la consensualité. Je pense que le pas entre compromis et compromission, c'est aussi la façon dont on débat. Tous les arguments doivent être reçus, et au besoin démontés. Un argument sans contradiction, c'est de la propagande, rarement autre chose. En cela, la contradiction est salvatrice, parce qu'elle élève l'esprit et développe la critique. Elle oblige l'auditeur ou le lecteur à trancher, à choisir. Car ce n'est pas un véritable choix que de choisir une voie qui mène au même but.
C'est là principalement ce qui manque à la démocratie occidentale. La contradiction, honnête, juste, ouverte et respectueuse. Parce qu'inviter une personne d'un avis différent face à 3 ou 4 autres du même avis, ce n'est pas juste.
Enfin bref, je recommence à écrire un pavé, décousu en plus, alors bon, j'vais ptet arrêter là :p
En tout cas, ça me fait plaisir de voir que j'arrive au moins à faire réfléchir sur certaines questions. Pas que je dispose d'une science infuse ou d'une vérité révélée hein. On peut toujours discuter même si j'ai pas l'air comme ça :p Je ne suis pas devenu celui que je suis aujourd'hui en restant sourd à ce qu'on me disait et aux arguments qu'on me proposait. Mais quelque part c'est toujours bon de confronter ses conceptions à celle des autres, on en ressort toujours grandi, même si la confrontation a fait des étincelles ^^
En ouvrant cet espace et en commençant à y parler politique (au sens large) je n'avais que peu d'espoir de faire changer quoi que ce soit. Mais là ça fait plusieurs personnes qui témoignent de l'intérêt qu'ils ou elles portent à mes propos et comment ça les fait réfléchir, même si on n'est pas d'accord sur tout.
Et justement, ne soyons pas d'accord sur tout ! C'est d'un chiant... Mais sachons échanger nos idées et arguments, c'est peut-être ça le plus important.
Du coup merci plutôt à toi d'avoir réfléchi à mes propos et les avoir pris en compte dans tes réflexions. Ça peut paraître que dalle, mais quand on a l'impression parfois de crier dans le vent, bah ça fait chaud au cœur. Et puis n'hésite surtout pas à m'envoyer dans les cordes si je dis une grosse connerie hein ^^
J'aurai pu faire une réponse beaucoup plus courte et marrante ceci dit : https://www.youtube.com/watch?v=-UhWQknhqBE
:D