Tu as dit le mot. Et il y a même une "loi" pour ça.
Ce comportement est décrit par la loi de proximité, normalement enseignée en école de journalisme : http://www1.rfi.fr/talentplusfr/articles/073/article_447.asp
Elle définit l'importance d'une information en fonction de 4 critères : la proximité géographique, temporelle, affective et sociétale (socioprofessionnelle dans le document de RFI). Concernant le rapport proximité géographie et affective, on parle aussi du concept du "mort kilométrique" : un mort à Paris sera le titre d'ouverture du JT, avant de parler de 1000 morts en Syrie.
Il y a quelques initiatives pour contrebalancer ce comportement, mais elles ne marchent pas vraiment bien ("l'autre JT" sur France 4, ou "le point quotidien" sur la même chaîne ne passionnent pas). Ça demande un effort de s'intéresser à ce qui paraît le plus grave et non ce qui paraît le plus proche. On pourrait croire qu'Internet puisse modifier ce comportement, mais ce n'est pas le cas. Comportement "inné" ou acquis, nous nous conduisons tous comme ça. Et quelque part, c'est logique.
Je ne pense pas que s'en blâmer ou en avoir honte soit la solution. En revanche, en prendre conscience et faire l'effort, tous les jours, d'aller chercher l'info en dehors de cette proximité est un bon point de départ. Et puis, ça permet de mieux comprendre le monde, quelque part.
C'est aussi cette loi qui invisibilise les assassinats politiques, le meurtre de journalistes, etc. à travers le monde.