Le cancre est là

Sarcasm is just one more service I offer.

# - @ - Le cancre - 16/04/2014 à 08:24:04

@Alvin Louprouge et @Mardi : Merci ! :)

@Alpozh : Le travail libre n'empêche pas d'avoir des clients. Je décris là 3 grandes catégories, mais il y a ensuite des nuances, évidemment. Pourtant, le travailleur indépendant est bien libre (à quelques nuances près que je vais citer après). Il vend un service (le conseil), donc une fois vendu, il ne lui appartient pas, tout comme la SCOP de production de voiture ne possédera pas les voitures une fois vendues. Il peut (et doit, en fait) posséder les moyens de sa production. Dans le cadre du conseil, c'est en général un ordinateur, une imprimante, une connexion Internet et une voiture. S'il est soumis à une hiérarchie, c'est une hiérarchie fonctionnelle, celle-ci ne peut lui donner d'ordres directs, et il peut les refuser. C'est comme ça que ça devrait marcher.

Mais, concrètement, c'est pas souvent le cas. C'est souvent un cas qui se rapproche d'un abus communément utilisé par beaucoup d'entreprises. En effet, toujours à la recherche de la "flexibilité" et du "rendement maximum", nombre d'entreprises font appel à des indépendants qu'elles peuvent ainsi envoyer bouler quand elles le veulent au lieu d'embaucher un salarié. Il y a même des entreprises qui poussent leurs salariés à prendre le statut d'indépendant pour pouvoir les utiliser comme elles le souhaitent et sans contraintes. Du coup, bien que le travailleur sera théoriquement un travailleur libre, il sera, dans les faits, un travailleur subordonné, fortement soumis à une hiérarchie, utilisant les moyens de production du patron et sans contrôle sur son produit (cf. les clauses de propriété intellectuelle de bon nombre de contrats "d'indépendants"). C'est ce cas de figure, parmi d'autres, que comprend le travail subordonné. Je précise bien que le salariat est UNE forme de travail subordonné, la plus répandue, mais pas la seule. Nombre de travailleurs qui pourraient être libres sont, en définitive, des travailleurs subordonnés encore moins bien protégés qu'un salarié, car un indépendant est considéré comme étant au même niveau qu'un patron, il ne bénéficie donc pas de la protection qu'on donne à un salarié contre l'exploitation abusive.

Il y a effectivement du travail subordonné maquillé en travail libre. Il y a donc des travailleurs qui sont théoriquement libres et qui sont, dans les faits, subordonnés. Rarement l'inverse, notez. Il ne faut pas, en revanche, confondre vendre son produit/service et le fait que le produit/service que vous fabriquez/effectuez ne vous appartient aucunement. C'est une nuance essentielle dans la détermination de la frontière entre travail libre et travail subordonné.

# - @ - Alpozh - 16/04/2014 à 06:03:35

Très intéressante, mais un doute me taraude.
Si on prend le cas d'un indépendant qui fait du conseil (par exemple en information).
Il est indépendant (pas de "patron", il peut choisir ses clients, etc.), donc libre ?
Inversement, pendant un contrat, il est soumis à son client au moins sur deux des critères (les moyens lui sont imposés, le produit ne lui appartient pas) et partiellement sur le 3ème (subordination en théorie non héirarchique, mais proche de cela dans les faits).
C'est donc un travail subordonné, mais non salarié, juste contractuel.
Du coup, la limite me semble bien plus flou que ce que laisse penser cette présentation