C'est pas parce que c'est ressassé que c'est faux.
On peut programmer que 2+2=5. L'informatique n'est qu'un outil. Dans le lien que je partageais sur le modèle économique, un des deux chercheurs disait un truc très vrai : il faut laisser un humain dans la boucle. Pourquoi ?
Parce que l'informatique, comme n'importe quel autre outil, peut servir pour faire le bien comme faire le mal, et que le résultat d'un algorithme dépourvu de sens politique ne peut pas être appliqué directement à une société humaine, à moins que l'algorithme ne prenne en compte les caractéristiques personnelles de chaque être humain. Or on retomberait là très rapidement sur le théorème de... je sais plus comment il s'appelle, qui dit qu'une simulation fidèle de la complexité de l'Univers avec une précision suffisante pour évaluer le futur en tout point et en tout temps (ce que fait une simulation) ne peut être que l'Univers lui-même, à l'échelle de temps d'icelui. Il en va de même pour une simulation de l'Humanité, qui compte autant d'êtres humains en interconnexion que l'Univers compte de galaxies dans le même cas de figure.
On peut créer une simulation qui permettrait de prédire les réactions de l'Humanité, mais à mesure qu'on voudrait des détails précis, il faudrait que la simulation soit de plus en plus complexe et, au final, elle ne pourrait être que l'Humanité elle-même, évoluant à son temps donné, ce qui rend impossible toute simulation permettant de prendre des décisions que nous pourrions suivre aveuglément.
D'où l'intérêt de mettre toujours un humain dans la boucle. Mais qui est cet humain, ou qui sont-ils ? Que fait-il, pourquoi est-il là et de quel droit ? Ça, c'est donc à discuter ensemble. Et puisqu'on en est à prendre des décisions ensemble sur "qui mettre là", en fait on peut très bien prendre des décisions ensemble sur "quoi faire". Quitte à utiliser des outils informatiques pour nous aider hein, mais donc des outils permettant de nous aider dans nos décisions (à condition de pouvoir les vérifier de bout en bout donc), et non de les prendre à notre place.
Mais le plus important, au final, est certainement de revenir à cette idée "d'objectivité/neutralité qui règle les problèmes", plutôt que d'aller dans la technique (parce que mettre à mal la technique, c'est assez simple, mais l'interlocuteur trouvera autre chose : il faut s'attaquer à la racine). Et pour ça, on a beaucoup de ressources ;)