Bon, là c'est un article orienté vers l'employeur, mais en tant que salarié⋅e vous pouvez aussi agir.
Si vous avez des instances représentatives du personnel (CHSCT en particulier) vous pouvez les saisir pour qu'elles vérifient vos conditions de travail. Si besoin, elles feront appel à un huissier pour constater ces conditions, et feront usage des droits dont elles disposent afin de résoudre la situation.
Si vous n'avez pas d'instance représentative du personnel, ou que celles-ci ne bougent pas, vous pouvez néanmoins exercer votre droit de retrait. Pour cela, il suffit de notifier votre employeur, par l'intermédiaire de votre hiérarchie, de l'exercice de ce droit, sur la base de l'article L. 4131-1 du code du travail. Cette notification peut être uniquement orale, même s'il est préférable d'en faire un écrit à un moment donné. L'exercice du droit de retrait n'entraîne pas de retenue sur salaire, sauf en cas d'abus manifeste : ce qui veut dire qu'il suffit que vous ayez raisonnablement des éléments pour croire que votre santé est en danger, de manière imminente, pour l'exercer, même s'il s'avère que ce n'était pas le cas par la suite. Tant que ce que vous avez identifié comme étant un danger n'est pas écarté ou résolu, vous n'êtes pas tenu de reprendre le travail, de même sans retenue sur salaire.
Point important toutefois : votre retrait ne doit pas mettre en danger d'autres personnes, salariées ou non. Si vous occupez un poste dont dépend la sécurité d'autres personnes, vous devez veillez à mettre en sécurité ces personnes avant d'exercer votre droit de retrait. Très concrètement, lorsque de tels cas se sont produits, il y a eu exercice collectif du droit de retrait.