Edit : ce shaarlien, rédigé très rapidement, n'aborde pas l'angle qu'il faudrait aborder sur cette question, et dépeint un Martin Luther King très "mou", ce qu'il n'était pas. Je devrais retravailler ce texte plus tard.
Pour Martin Luther King, c'est un peu pareil, oui. Même si je ne suis pas la meilleure personne pour en parler (n'hésitez pas à corriger).
Son combat non-violent prend place au même moment que la guerre du Viêt Nam à l'extérieur et les activistes de Nation of Islam (Malcom X), le RAM et, sur la fin de son combat, les Black Panthers, entre autres.
Martin Luther King est réceptif à la pression du Président des USA, contrairement aux autres chefs de mouvements pour les droits afro-américains (qui sont beaucoup plus révolutionnaires). Entre une guerre ouverte et une contestation intérieure de plus en plus importante et violente, il y a des choix à faire. Et Martin Luther King est la personnalité "raisonnable" la plus à même de calmer ces tensions violentes tout en conservant le pouvoir en place, plutôt que Malcolm X, Huey P. Newton ou Bobby Seale.
Pourtant, même si le Civil Rights Act (1964), le Voting Rights Act et l'Immigration Act de 1965 sont évidemment des étapes importantes pour les droits des Noirs américains, ce sont les violentes émeutes de Détroit, Chicago, New York, etc. qui permettront de faire bouger les choses.
Comme Gandhi, Martin Luther King bénéficie des lauriers (bien malgré lui, entendons-nous bien) que d'autres ont arraché par la lutte violente. Martin Luther King, le non-violent, figure emblématique de la lutte pour les droits des Noirs américains, et Malcom X le violent, "raciste", "suprémaciste".
Jamais Luther King n'aurait pu obtenir ce qu'il a obtenu sans les actions des RAM, Nation of Islam ou Black Panthers. Mais il faut qu'on se souvienne du non-violent pour penser que la non-violence paye.
Elle ne paye que lorsqu'il s'agit d'un mouvement qui semble le moins dangereux parmi d'autres, afin de couper l'herbe sous le pied des mouvements radicaux ou révolutionnaires. La non-violence ne peut apporter que le strict minimum, qui sera retiré, petit à petit, par la suite. Ce qu'il faut pour changer les choses, c'est le strict maximum, et ça passe par aller l'arracher aux puissants. Et ils ne cèdent que devant la violence.
Edit : comme précisé par Alda, et que je n'ai pas précisé ici, Martin Luther King était plus radical que ce qu'on nous apprend. Il prônait la non-violence et était, parmi les personnalités de défense de ces droits, la "moins radicale" mais radicale quand même. L'histoire, écrite par les vainqueurs, a en effet tendance à "aplanir" le personnage, comme je l'ai un peu fait ici, et à la présenter comme un non-violent "plutôt mou" et qui demande bien poliment. Ce n'était pas le cas, il était "juste" plus "bankable" lorsqu'il s'est agit d'écrire l'Histoire. Il ne faut pas oublier la violente répression dont a été victime le mouvement qu'il portait. Et je publie ici les liens cités, à consulter : http://lmsi.net/Pourquoi-nous-ne-pouvons-pas & http://pbs.twimg.com/media/CAKxm_XWoAASZrd.jpg