"Employée depuis 2012, Vanessa a d’abord cumulé les CDD avant de réclamer un CDI qu’elle a fini par obtenir en septembre 2015, grâce aux délégués syndicaux locaux. « Ça avait jeté un froid », se souvient cette femme célibataire."
3 ans de CDD, elle réclame (légalement) un CDI, qui ne peut que lui être accordé (c'est la loi). 3 mois plus tard, la direction la licencie, pour une erreur de caisse de 5€ en fin de journée.
Ça me permet de parler de la condition des caissières, en particulier dans les magasins discount.
En général, les contrats sont des CDD, à mi-temps voire moins, en horaires fractionnés, payés au SMIC, dans des conditions de travail pas franchement favorables (salles de pause décrépites voire fusionnées avec un local technique, tabourets inconfortables au possible et casse gueule, journées de 10h fractionnées, pause pipi à heure fixée, jours de repos variables dans la semaine, etc.), et avec évidemment la quasi-interdiction de se syndiquer.
C'est ça, le prolétariat. C'est ça que veut généraliser Macron et tous les chantres du libéralisme, à l'ensemble des métiers. Parce que, oui, ça permet de faire des économies : en épuisant les travailleurs, en les exploitant jusqu'à ce qu'ils crèvent, et en faisant tout pour qu'ils ferment leurs gueules.
Note importante : oui, elle gagnera aux prud'hommes. Mais dans 2 ans. En attendant, elle a été licenciée pour faute grave, donc sans indemnités (en dehors des indemnités de congés payés). Elle est handicapée à 80%, donc pas évident de retrouver du travail. Carrefour cherche à la briser, car un⋅e salarié⋅e qui exerce ses droits n'a pas sa place dans une entreprise (elle touchera le chômage, mais une misère, pendant très peu de temps).